La montée en estive
Afin de produire du fourrage pour l’hiver, de nombreux éleveurs préservent leurs prairies en pratiquant la transhumance, issue de traditions millénaires, et encore très présente aujourd’hui. A partir du mois de mai pour le Pays Basque et de juin pour le Béarn (qui est plus haut et donc plus frais), les premiers troupeaux de brebis se déplacent vers les pâturages d’altitude. Ce sont les estives. L’élevage ovin joue un rôle majeur dans l’entretien des 145.000 hectares d’estive qu’il pâture. Environ ¾ des troupeaux gagnent les hauteurs du Pays Basque et du Béarn pour passer l’été et le début de l’automne en altitude. Les brebis y passent l’été, certaines sont simplement gardées taries (sans production de lait) et d’autres au contraire sont traites tous les jours dans les hauts pâturages pour fabriquer le célèbre fromage d’estive. Les troupeaux redescendent en automne avant que l’hiver ne s’installe et avant de donner naissance à leur agneau de l’année.
Pendant ce temps…
Pendant ce temps, le berger peut laisser pousser l’herbe de ses prairies et récolter foin et regain, en réalisant parfois jusqu’à 3 coupes ! La transhumance représente donc une vraie chance pour les bergers, mais, c’est aussi une chance pour les montagnes et tous les utilisateurs. Car la pratique de la transhumance permet un entretien des montagnes très important et efficace, les brebis permettant à ces surfaces de « rester propres » . En effet, la présence des ovins et leur activité (elles broutent toute la journée) évite aux buissons et autres fougères de recouvrir les prairies et de refermer les paysages. Ainsi, les montagnes sont plus belles, plus accessibles et entretenues, mais aussi moins sensibles aux incendies.
La transhumance n’est pourtant pas qu’une partie de plaisir pour les bergers qui, chaque année, doivent réussir « la montée », « la saison » et la « redescente ». La « montée » est une période tendue : il faut traire et nourrir les brebis, être aux champs pour optimiser les récoltes, éventuellement fabriquer et soigner les fromages de l’hiver et du printemps… rassembler tout le matériel pour l’estive, sans rien oublier, et il faut que tout marche ! La période de quelques mois en estive, a son lot de plaisir (nature, grandeurs des paysages, soleil…) mais aussi de galères (mauvais temps, problème technique, ours parfois…). Sans compter l’isolement même si de plus en plus de bergers peuvent passer l’été avec leur famille dans une cabane aménagée dignement (eau courante et chauffage).
Francis Poineau, berger et alors Président du Syndicat de l’AOP Ossau-Iraty vous raconte la vie des bergers, rythmée par la transhumance et la fabrication du fromage d’estive. Une histoire de passion…
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